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Les facettes de la Règle 3-2-1

Avez-vous déjà entendu parler de la Règle 3-2-1 ? Il ne s’agit pas du tout nouveau jeu à la mode des cours de récréation inspiré du « 3-2-1 Soleil » ou encore d’une règle mathématique. Rien de tout cela à vrai dire. On attribue plus exactement, la Règle [de sauvegarde] 3-2-1 à un photographe américain pas comme les autres : Peter Krogh. Son investissement dans des organisations professionnelles du monde entier, visant à normaliser la pratique de la photographie numérique, lui vaut la publication de plusieurs ouvrages dans le domaine.

Devenu expert dans la gestion des actifs numériques, il décrit cette fois précisément pour la toute première cette règle dans son livre « The DAM Book: Digital Asset Management for Photographers ». Ses disciples appliquant ainsi avec rigueur la Règle de sauvegarde 3-2-1 en constatent son efficacité à la survenance du moindre sinistre. Cette règle d’or visant à disposer de plusieurs copies [de sauvegarde] d’une même donnée, organisées conformément à une organisation très scrupuleuse, devient un véritable mantra pour les professionnels du domaine de la sauvegarde des données.

Chacun admet désormais cette règle d’or comme une bonne pratique quand on souhaite protéger efficacement ses données contre tout type de sinistre.

Les règles du jeu

Telle une routine de méditation, le respect de la Règle de sauvegarde 3-2-1 invite tout un chacun à se répéter sans cesse les phrases suivantes dans l’élaboration de sa politique de protection des données :

  • 3 copies de sauvegarde distinctes tu conserveras
  • 2 copies de sauvegarde sur deux dispositifs distincts de stockage secondaire tu utiliseras
  • 1 copie de sauvegarde hors du site de production tu externaliseras

Si l‘atteinte des différents objectifs de cette routine ne semblent pas transcendants, à première vue, ils vous sauveront toujours d’un embarras plus que certains en cas de sinistre.

Mais pourquoi 3 au fait ?

Est-ce un nombre magique ? Non, désolé. Si le mantra invite à une forme de spiritualité, située aux antipodes du domaine très « Bits & Bytes » de l’informatique, la mise en œuvre dans un environnement de production de cette routine reste très cartésienne au final. Rien ne vous empêche néanmoins de répéter en boucle à tue-tête ce mantra quand vous êtes seul, devant le serveur de sauvegarde, installé en rack dans la salle système. Au final, vous vous rendrez compte que la Règle de Sauvegarde 3-2-1 s’appuie davantage sur les fondements des probabilités de survenance d’un sinistre. Il convient de comprendre ce qui suit :

La Règle de sauvegarde 3-2-1 a pour objectif de protéger les copies de sauvegarde et non la donnée sauvegardée à proprement parler.

Indirectement vous me direz qu’elle protège au final la donnée et vous avez tout à fait raison. Néanmoins, les mesures techniques et organisationnelles visant à mettre en œuvre cette règle s’appliquent à votre environnement de sauvegarde au sens large et non à l’environnement de production. Le premier postulat visant à conserver 3 copies de sauvegarde distinctes d’une donnée à tout moment diminue en effet drastiquement le risque de perte des données de sauvegarde. Le risque, se transformant en cauchemar, pour tout administrateur de sauvegarde sain d’esprit réside dans le fait de perdre la totalité de ses copies [de sauvegarde].

Notre mantra nous invite également à stocker deux des trois copies de sauvegarde sur deux stockages secondaires différents. La sauvegarde sur disque, sur bande magnétique ou dans le nuage représentent des supports physiques différents. Si le nuage en question n’est pas celui de Casimir et de ses amis il n’en demeure pas moins une destination de stockage différente à part entière. Les données au final restent stockées non pas sur un support cotonneux mais bien sur un média physique de type disque dur en tout premier lieux. Le respect du point numéro 2 de notre mantra vise à utiliser des supports distincts et non différents. En résumé, un administrateur peut stocker deux copies de stockage sur une baie de stockage locale et dans le nuage tout en respectant celui-ci. En effet, si les deux supports de stockage sont identiques, ils restent distincts et indépendants l’un de l’autre.

En tout dernier lieu il convient de disposer à minima d’une copie de sauvegarde en dehors de l’entreprise. Le nuage représente un choix idoine en l’occurrence étant donné l’éloignement des différentes copies. Néanmoins, une externalisation d’une bande magnétique représente une alternative tout à fait valable. Si pour sauvegarder vos données vous disposez d’une baie stockage sur disque, dotée d’une technologie de réplication, alors cette option peut être discutable. En effet la réplication induit une forme d’interdépendance des deux unités.

Vous restez le maître à bord quant au fait de considérer un risque de perte de vos copies de sauvegarde.

Jouons maintenant que vous connaissez les règles

Quelle est la probabilité de perdre simultanément vos copies de sauvegarde ? Voilà une question qui doit vous faire désormais frissonner et à laquelle vous devez pouvoir répondre. Si vous avez appliqué à la lettre la routine, chaque évènement indésirable issu d’un sinistre chronique, physique ou environnemental, doit vous permettre de préserver au minimum 1 des 3 copies de sauvegarde. Cette indépendance entre les différentes copies de sauvegarde, induite par notre règle d’or, permet de multiplier chacune des probabilités. Un calcul du risque vous donnera une valeur plus réaliste. Néanmoins, prenons l’exemple suivant qui reste très simple à comprendre pour tout un chacun.

Trois dés à six faces permettent de comprendre ce principe de probabilités.

Chaque lancé de dé représente la probabilité de survenance d’un sinistre sur une copie de sauvegarde. Si le principe demeure aléatoire le calcul de probabilité reste valable. Ainsi, avec un seul dé, la chance d'obtenir par exemple au lancé le chiffre 4, est d'une chance sur six, soit 16,67 %. Si le chiffre 4 sort au dé : la copie est perdue.

Avec deux dés, la probabilité de perte simultanée des deux copies, et donc d’obtenir deux fois au tirage le chiffre 4 sur chaque dés, diminue en conséquence. La « chance » qui n’en est pas une de perdre deux copies diminue sensiblement à 2,77 %. On obtient ce résultat en multipliant les deux probabilités ensemble soit 16,67 % x 16,67 %.

En ajoutant un dé supplémentaire, et donc trois copies de sauvegarde, le cauchemar de tout administrateur se réduit comme peau de chagrin à 0,46 %.

Bien plus qu’un mantra, la Règle de sauvegarde 3-2-1 atténue sensiblement le risque de perte simultanée des données de sauvegarde. A vous de jouer maintenant !

Protection des données de l'entreprise